CHRIS WAITT, SA VIE SON OEUVRE

Dans le film documentaire autobiographique un peu déglingué
"A complete history of my sexual failures", Chris Waitt, réalisateur indépendant grand breton et trentenaire fatigué cherche à renouer des liens avec ses anciennes petites amies pour enfin comprendre: pourquoi elles l'ont toutes largué.

Ce grand ahuri aux allures d'un Owen Wilson anémié, débarquant d'un van cacochyme et muni d'un énorme micro poilu, part naïvement avec l'intention de réaliser un film journalistique. "Poser des questions à des personnes de mon passé et enregistrer leurs réponses. J'espérais quelque chose d'objectif, et je me retrouve avec du subjectif pur".

Des mois à silloner l'Angleterre, 400 heures de rushes, des menaces de procès, le bordélique Chris s'emploie pour retrouver Dawn, Sarah, Hannah, Abigail, Chloë, Za, Vicky, Ziggie et les autres qui ont les clefs de sa déchéance sentimentale. Si l'on perçoit rapidement certains fondements de l'échec de Chris, il ya une part d'inconnu et de mystère dans sa personnalité que l'on prend plaisir à découvrir au fil du document.

L'expérience n'a pas été de tout repos pour son initiateur qui a du encaisser les reproches de ses anciennes conquêtes (immaturité, indolence, lâcheté...) quand elles ont acceptées l'interview.

"Je n'avais pas vu la plupart des mes ex depuis plus dix ans. Je ne pensais pas qu'elles pourraient garder autant d'amertume ou de haine pendant aussi longtemps". Les remises en question soulevées et la plongée dans l'inconnu de sa propre intimité ont d'ailleurs failli l'amener à plusieurs reprises à abandonner son projet.

Mais Chris s'accroche et accouche après 6 mois de tournage d'une première mouture. "Nous avons fait un premier montage de quatre heures pour une séance test et les gens en sont sortis avec des têtes de zombies. Plus tard, nous avons opté pour un montage plus rapide en exploitant les situations burlesques. A ma grande surprise, j’ai entendu les gens rire dans la salle".

Un film qui jouit d'un certain succès grace à l'humour et le sens aigu d'auto-dérision dont Chris Waitt fait preuve. Nommé dans divers festivals en 2008 dont celui de Sundance, Edimbourg ou Gijon, le document fait parler de lui et remporte même le meilleur prix au Darklight Film Festival de Dublin.

Rétrospectivement, il ne regrette donc pas d'avoir entrepris ce voyage quelque peu douloureux dans les affres de son passé. "Ce film a été un processus long et vraiment pénible. Le soir où j’ai compris qu’il était terminé, j’ai pleuré pendant deux heures. Cela dit, j’aurais sans doute été bien plus malheureux si je n’avais pas fait le film".

Au bout du chemin, Chris aura toutefois trouvé une vrai satisfaction personnelle, mais également professionnelle puisqu'Universal ayant récemment racheté les droits a chargé Jay Roach (réalisateur d'Austin Powers) de réaliser une comédie du même nom d'ici 2012 où apparaîtra peut être Owen Wilson.

 

Je conseille donc ce petit film bien sympathique, avant de voir sur le net plus d'informations sur l'animal, les differents articles lui étant consacrés balançant la pluspart des éléments rigolos ou interessants du documentaire.
-> Trouver son film (via Google)

Infos en plus:
-> Des nouvelles de Chris Waitt (mai 2009)
-> Autre article sympathique (Libé mai 2009)